" L'histoire commence à la naissance de Franceline Bergeret, ma grand-mère maternelle, qui vint au monde à Saint-Germain-sur-Talloires, le 3 août 1861. Jusqu'à la fin du récit, Franceline est présente. De bavardages en interrogations, de témoignages en évocations, à travers des dialogues échangés au cours de longues soirées ou pendant les repas, à tout propos ou sans raison aucune, grand-mère m'a narré sa vie : un jour son enfance à Talloires, un autre sa condition de femme d'ouvrier. Par moments ses joies, plus souvent ses peines. Comme mes parents, elle a aussi veillé sur ma propre existence. De la Savoie au Bugey, plus précisément à Saint-Rambert - où les usines de soierie, en pleine expansion à la fin du XIXe siècle, mobilisent une main d'œuvre importante - nous retrouvons là l'itinéraire obligé des enfants des petits paysans savoyards poussés à émigrer par la pauvreté endémique de la montagne. Hélas, la Grande Guerre arrive qui déchire les familles. Après l'armistice de 1918, la saga familiale se poursuit. Elle raconte les tribulations du petit-fils de Franceline qui, de l'école primaire au lycée et du lycée à la faculté, finira par trouver sa voie, mais aussi l'amour et le bonheur en 1945. De mes quatre grands-parents, seule Franceline était vivante lorsque je suis né. J'avais trente-quatre ans quand elle nous a quittés. C'est mon amour pour Franceline, ma grand-mère savoyarde, qui a tenu ma plume. " Docteur Joseph Burdeyron.